Teny iditra Ranaivo Jules
Singan-teny Ranaivo ; Jules
Sokajin-teny anaran-tsamirery (olona) [fitanisana]
unkLabel:wordtran.: Ranaivo Jules (1883-1966)
Jules Ranaivo naît le 22 novembre 1883 à Fianarantsoa, en pays Betsileo, dans le sud des hautes terres centrales de Madagascar. Il acquiert la nationalité française en 1922.

Il quitte son emploi d'inspecteur principal dans la police pour le journalisme et devient rédacteur en chef de « l'Aurore malgache », en 1927. Il assure la rédaction en langue malgache du journal bilingue « Ny Rariny - La justice » - journal qui paraît jusque dans les années 1960 - dont il est le fondateur et le directeur en 1935. Il publie également, avec Jean Ralaimongo, des articles dans d'autres journaux : « Le Libéré » « Action coloniale », ou « Les continents ». Il exerce, en outre, nombre d'autres activités et responsabilités : fondateur directeur gérant de l'Imprimerie centrale malgache, vice-président de la coopérative Région de Tananarive, agent d'affaires à Tamatave puis à Tananarive, trésorier général de l'association de l'Ami Laïc.

Dès son départ de la police, il s'est engagé dans la vie politique aux côtés de Jean Ralaimongo et de Paul Dussac. Il fonde l'association « Mifanampy » de l'administration de Fianarantsoa, et se fait élire conseiller supérieur des colonies en 1939. Il adhère au Mouvement Démocratique pour la Rénovation Malgache (MDRM) dès la création de ce parti auquel il apporte le soutien de son journal.

Il occupe la vice-présidence du bureau politique du MDRM lorsqu'il se porte candidat, sous cette étiquette, aux élections au Conseil de la République, le 4 avril 1947, au titre du deuxième collège. Il figure en troisième et dernière position sur la liste du Mouvement menée par le docteur Raherivelo-Ramamonjy. Les candidats obtenant 58 voix sur les 86 suffrages exprimés, cette liste remporte les trois sièges à pourvoir. Toutefois, suspecté d'avoir donné l'ordre d'attaquer les Français à Port-Dauphin, cet ardent propagandiste de la thèse nationaliste est incarcéré, à la suite de l'insurrection armée qui secoue la Grande île dans la nuit du 29 au 30 mars 1947. Avec d'autres dirigeants du MDRM, il figure parmi les 32 accusés appelés à comparaître le 22 juillet 1948. L'accusation fait état d' « attentat contre la sûreté intérieure de l'Etat et d'incitation à réunion séditieuse avec rébellion et pillage ».

Son élection ne fait donc pas l'objet d'un examen de validation et son immunité parlementaire est levée le 7 août 1947 afin de laisser libre cours aux poursuites judiciaires visant les parlementaires malgaches du MDRM. Il ne siège donc jamais à la Haute Assemblée, jusqu'à la fin de son mandat en décembre 1948.

Condamné à une peine de 10 ans de réclusion, il bénéficie d'une première loi d'amnistie en 1955. Il rejoint alors les rangs du Comité de solidarité de Madagascar, aujourd'hui connu sous le nom de « Fifanampiana Malagasy », puis « l'Union du Peuple malgache », fondée en 1956. Il adhère au parti AKFM (Parti du Congrès de l'Indépendance), dès la fondation de ce parti à l'issue du Congrès de Tamatare pour l'indépendance en 1959 et se présente sous cette étiquette aux élections municipales. Il est élu conseiller municipal à Ambohimanarina où il devient adjoint au maire. Il meurt à Tamatave en 1966, des suites d'une longue maladie.

Sa famille a accompagné et partagé son militantisme. Sa femme a été arrêtée au lendemain de la révolte et emprisonnée pour un an. Sa fille Henriette (épouse Ravelomanantsoa), pourtant première femme malgache à s'être engagée dans les Forces Françaises Libres lors de la seconde guerre mondiale, a été arrêtée et torturée dans la région de Moramanga. Elle y fut embarquée avec son mari dans le tristement célèbre « Wagon Moramanga » où elle mourut assassinée. [4.42]

Voambolana 

Nohavaozina tamin' ny 2023/11/20